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🏰 â˜ąïž #96 - Investir sur le nuclĂ©aire

đŸ’„ Un dossier atomique 😎

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Mathieu Bouchant
oct. 20, 2022
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Je suis ravi de vous retrouver pour ce 96e dossier du Fortress Club ! 📈

Aujourd’hui, je vais parler de nuclĂ©aire, plus exactement du potentiel de cette Ă©nergie, mais aussi de son potentiel en tant qu’investissement.

Temps de lecture : 19 minutes.

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Sommaire

  • 🔼 Le contexte

    • đŸŒ± La transition Ă©nergĂ©tique

    • â˜ąïž Et le nuclĂ©aire ?

  • đŸ€” Comment investir ?

    • 🌐 Investir via des ETFs

    • 📈 Investir via des Actions

  • đŸ‘šâ€âš–ïž Mes choix pour investir



La version Podcast 🎧 (1/2)

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🔼 Le contexte


đŸŒ± La transition Ă©nergĂ©tique

Sans vous refaire la présentation complÚte, je voulais revenir sur le contexte global dans lequel nous sommes.

Il y a un rĂ©chauffement climatique en cours, dont les effets sont pour le moment peu perceptibles dans les pays occidentaux, mais dont les scientifiques s’accordent Ă  dire qu’ils vont devenir de plus en plus gĂȘnants selon les latitudes dans lesquelles nous vivons. Ce constat a amenĂ© la plupart des pays occidentaux, avec des degrĂ©s diffĂ©rents, Ă  inclure dans leur politique des mesures favorisant cette transition Ă©nergĂ©tique, Ă  savoir des mesures qui permettent de rĂ©duire nos Ă©missions de carbone. D’un cĂŽtĂ©, il y a tout ce qui permet d’optimiser nos Ă©missions (par exemple, une meilleure efficacitĂ© Ă©nergĂ©tique des moteurs Ă  combustion). De l’autre, il y a tout ce qui permet de remplacer des sources d’émissions (Ă©nergies vertes vs centrales Ă  charbon par exemple).

Le thĂšme de l’efficacitĂ© Ă©nergĂ©tique est pour moi un thĂšme d’investissement d’avenir, auquel je consacre indirectement certaines de mes idĂ©es d’investissement, comme par exemple ce dossier paru en mai :

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🏰 #86 - Pourquoi investir sur Schneider Electric ?
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3 years ago · 18 likes · 2 comments · Mathieu Bouchant

Sur les Ă©nergies vertes, je n’ai jamais rĂ©ellement Ă©tĂ© emballĂ© par ce secteur car il Ă©tait pour moi trop Ă  la mode, et souvent Ă  des valorisations peu raisonnables.

Les Ă©nergies vertes sont le segment “clichĂ©â€ de la transition Ă©nergĂ©tique. Si on vous dit que vous pouvez investir dans la transition Ă©nergĂ©tique en Bourse, vous aller souvent penser Ă  un fabricant ou un exploitant d’éoliennes, mais pas Ă  une entreprise qui permet de faire baisser la consommation Ă©lectrique des usines, ni Ă  une entreprise qui produit du gaz et qui permet de remplacer des centrales Ă  charbon plus Ă©mettrices, ni Ă  une entreprise qui fabrique des composants pour l’industrie nuclĂ©aire. Et pourtant, ces derniĂšres participent sans doute davantage Ă  la transition Ă©nergĂ©tique que les fabricants ou les exploitants d’éoliennes, tant l’amĂ©lioration des solutions existantes a bien plus d’impact actuellement.

MalgrĂ© une hausse importante des investissements dans les Ă©nergies vertes (solaire & Ă©olien) depuis une vingtaine d’annĂ©es, leur part reste encore nĂ©gligeable dans le mix Ă©nergĂ©tique mondial :

Par ailleurs, ces solutions vertes ont un problĂšme majeur, leur intermittence
 Cette intermittence oblige Ă  utiliser des solutions souvent trĂšs Ă©mettrices (centrales Ă  gaz ou au charbon) pour combler les trous. Ces trous sont tout sauf exceptionnels. C’est par exemple le cas ce jour en Allemagne (👇), avec une production solaire et Ă©olienne anecdotique qui est compensĂ©e par du charbon et du gaz


app.electricitymaps.com

Mon point ici est de dire que cette transition Ă©nergĂ©tique mĂ©rite de s’éloigner des clichĂ©s. Il faut avoir une vision globale du sujet et ma vision globale est la suivante :

  • La transition Ă©nergĂ©tique est nĂ©cessaire mais les orientations qui ont Ă©tĂ© prises jusqu’à maintenant n’ont pas Ă©tĂ© un franc succĂšs. Beaucoup de pays ont fortement investi dans des Ă©nergies vertes intermittentes qui nĂ©cessitent de fonctionner avec des centrales Ă  Charbon ou au Gaz en soutien. Ces solutions montrent leurs limites d’un point de vue Ă©missions de CO2 tant leur intermittence est importante et tant que les solutions de stockages ne sont pas au point. Par ailleurs, elles restent encore peu compĂ©titives en termes de prix et doivent ĂȘtre subventionnĂ©es. Les pouvoirs publics continuent d’investir massivement dans ce segment en priant pour qu’on trouve des solutions Ă  l’avenir sur le stockage
 Pas terrible.

  • Le gaz est sur le papier une Ă©nergie de transition indispensable, alors qu’elle Ă©met moins de CO2 que d’autres sources d’énergie trĂšs utilisĂ©es comme le Charbon. Cependant, il faut aussi se mĂ©fier de cet argumentaire, car par exemple en France, il y a peu de centrales Ă  charbon, mais il y a des nouvelles centrales Ă  gaz qui ouvrent pour combler les trous des Ă©oliennes
 C’est bon pour les vendeurs de gaz mais quand mĂȘme pas terrible sur le fond.

  • Le potentiel de dĂ©veloppement de l’hydroĂ©lectricitĂ© semble limitĂ© mĂȘme si c’est une source d’électricitĂ© idĂ©ale.

â˜ąïž Et le nuclĂ©aire ?

MĂȘme s’il est sous utilisĂ© en France actuellement en raison d’un problĂšme technique liĂ© Ă  de possibles fissures qui engendrent des inspections et des rĂ©parations si besoin, le nuclĂ©aire apparaĂźt pour moi comme une Ă©nergie fiable, compĂ©titive en termes de prix, plutĂŽt sĂ©curisĂ© (car peu de rĂ©els accidents comme en France) et finalement trĂšs compatible avec la transition Ă©cologique car Ă©mettant peu de CO2.

Bien sĂ»r, il y a le problĂšme des dĂ©chets Ă  gĂ©rer etc. mais ne pensez-vous pas qu’il vaut mieux transmettre Ă  nos gĂ©nĂ©rations futures un problĂšme qu’on sait gĂ©rer (quelques tonnes de dĂ©chets trĂšs radioactifs) plutĂŽt qu’un problĂšme qu’on va difficilement gĂ©rer
 Le changement climatique et ses effets potentiellement catastrophiques pour une part importante de la population mondiale ?

Et les ressources ? Actuellement, beaucoup de centrales nuclĂ©aires utilisent de l’Uranium 235 pour fonctionner et cette ressource n’est pas en quantitĂ© infinie sur terre. Selon les spĂ©cialistes, les stocks exploitables seraient comparables aux niveaux de ressources en pĂ©trole. Cependant, Ă  cĂŽtĂ© de l’Uranium 235 qui est peu abondant, il y a beaucoup plus d’Uranium 238 ou de Thorium 232 (appelĂ©s Ă©lĂ©ments fertiles) qui peuvent ĂȘtre utilisĂ©s dans d’autres formes d’énergie nuclĂ©aire, comme le rĂ©acteur expĂ©rimental Superphenix qui a fourni de l’électricitĂ© plusieurs annĂ©es avant d’ĂȘtre arrĂȘtĂ© pour des raisons politiques (l’arrivĂ©e des verts au gouvernement français en 1997
 đŸ’â€â™‚ïž).

Réacteur Superphénix de Creys-Malville

Et la dĂ©croissance ? C’est la solution bĂȘte et mĂ©chante Ă  tous nos problĂšmes. Évidemment que si l’on dĂ©croĂźt, nous allons potentiellement Ă©mettre moins (encore faut-il que le monde entier emprunte ce chemin
). C’est cependant pour moi une solution illusoire qui amĂšne bien plus de problĂšmes qu’elle n’en rĂ©sout. Ce n’est pas pour rien que ses partisans parlent de “dĂ©croissance heureuse”
 C’est bien que cet avenir-lĂ  est tout sauf “heureux”. (OK, c’était mon paragraphe polĂ©mique)

Et la guerre en Ukraine ? La guerre en Ukraine a remis au premier plan la gĂ©opolitique en Europe, et notamment tout ce qui touche Ă  l’indĂ©pendance Ă©nergĂ©tique. Depuis le dĂ©clenchement de cette crise, beaucoup de titres â€œĂ©nergies vertes” ont flambĂ©, le marchĂ© estimant qu’elles pourraient connaĂźtre un surcroĂźt de demande. Cependant, il ne faut pas oublier que pour compter sur ces Ă©nergies intermittentes, il fallait jusqu’à maintenant beaucoup de gaz et de charbon qu’on importait de Russie. Ces Ă©nergies vertes ont en rĂ©alitĂ© eu pour effet d’augmenter notre dĂ©pendance Ă  la Russie, mais aussi d’augmenter notre dĂ©pendance Ă  des Ă©nergies trĂšs polluantes. Pour moi, mĂȘme si nous n’en parlons pas assez, le nuclĂ©aire est un des grands gagnants de cette crise. MĂȘme si le nuclĂ©aire français est pĂ©nalisĂ© par un problĂšme technique Ă  court terme qui n’a rien Ă  voir avec cette crise, c’est une Ă©nergie fiable, qui permet d’ĂȘtre relativement indĂ©pendant des autres (beaucoup de pays fournissent de l’uranium), et qui va permettre Ă  l’Europe de traverser cette crise. Par ailleurs, le coĂ»t de la ressource, mĂȘme s’il double ou triple, reste un coĂ»t marginal par rapport Ă  l’ensemble des coĂ»ts (ie ce n’est pas un problĂšme).

Ce qu’il faut retenir : Pour moi, l’énergie nuclĂ©aire actuelle et future est une source d’énergie indispensable pour notre avenir. C’est une source d’énergie qui vĂ©hicule de nombreux fantasmes mais qui factuellement est une partie de la solution. Nous avons suffisamment de ressources disponibles pour aller vers cette solution. Par ailleurs, au vu des montants investis dans les Ă©nergies vertes, nous avons parfaitement les moyens d’accĂ©lĂ©rer technologiquement, mais aussi en termes de capacitĂ©s additionnelles, dans le nuclĂ©aire. Le dĂ©faut du nuclĂ©aire est qu’il ne peut que s’inscrire dans le temps long. Il faut 10 Ă  15 ans pour mettre sur pied une centrale nuclĂ©aire, contre quelques mois pour une Ă©olienne. Par ailleurs, soutenir le nuclĂ©aire n’est pas un Ă©lĂ©ment porteur en politique, alors que c’est paradoxalement un des Ă©lĂ©ments les plus importants pour notre avenir Ă©nergĂ©tique en Europe. Je pense nĂ©anmoins que dans le sillage de la France, d’autres pays Ă  l’avenir vont reconsidĂ©rer le nuclĂ©aire pour une partie de leur approvisionnement Ă©nergĂ©tique. Je ne m’attends pas Ă  une exposition de la demande, mais Ă  un retour de la croissance dans ce secteur (en termes de nouvelles capacitĂ©s).


đŸ€” Comment investir ?


Alors qu’il est difficile de miser sur cette thĂ©matique, un des rĂ©flexes des investisseurs est de miser sur l’Uranium, qui est LE minerai utilisĂ© par cette industrie. Bien qu’il soit raisonnable de penser que son prix pourrait s’apprĂ©cier si la demande augmente Ă  l’avenir, il faut avoir en tĂȘte que cette augmentation de la demande est trĂšs graduelle, et que l’Uranium reste une matiĂšre premiĂšre comme une autre. MĂȘme si c’est une façon de miser sur ce secteur, ce n’est pas la seule et c’est ce dont je vais dĂ©sormais parler.


🌐 Investir via des ETFs

Il n’y a dĂ©sormais que 3 ETFs qui permettent de jouer spĂ©cifiquement cette thĂ©matique. Un qui mise sur le nuclĂ©aire dans son ensemble, et 2 autres qui misent sur les mineurs d’Uranium. Il en existait plus avant mais ils ont souvent Ă©tĂ© regroupĂ©s par la suite avec des ETFs Energies renouvelables, comme par exemple le iShares Global Clean Energy.


â˜ąïž VanEck Uranium+Nuclear Energy ETF

Identité

Mnémonique : NLR
Actifs sous gestion : 50 M$
Type de gestion : Actif
Émetteur : VanEck
Frais de gestion : 0,60%
Devise : Dollar đŸ‡ș🇾
PEA : Non-éligible

👉 Mon commentaire : C’est un ETF qui mise sur l’ensemble de la chaĂźne du nuclĂ©aire, Ă  avoir, les producteurs d’Uranium, les entreprises de services/construction de centrales nuclĂ©aires et les exploitants de centrales nuclĂ©aires. Il est constituĂ© Ă  72% de Utilities (exploitants de centrales). C’est donc un ETF trĂšs dĂ©fensif.


â˜ąïž Global X Uranium ETF

Identité

Mnémonique : URA
Actifs sous gestion : 1,6 Mrds$
Type de gestion : Actif
Émetteur : GlobalX
Frais de gestion : 0,69%
Devise : Dollar đŸ‡ș🇾
PEA : Non-éligible

👉 Mon commentaire : C’est un ETF qui rassemble tous les producteurs d’Uranium et qui a une exposition Ă  de l’Uranium physique. C’est un ETF qui n’affiche pas une performance exceptionnelle pour le moment (proche de 0 sur 10 ans) mais qui est Ă  considĂ©rer sur du court terme, ou Ă  considĂ©rer dans une optique de long terme.


â˜ąïž Sprott Global Uranium Miners UCITS ETF - Acc

Identité

Mnémonique : URNM
Actifs sous gestion : 28 M$
Type de gestion : Actif
Émetteur : HanETF
Frais de gestion : 0,85%
Devise : Dollar đŸ‡ș🇾
PEA : Non-éligible

👉 Mon commentaire : Cet ETF est trĂšs similaire Ă  celui de GlobalX, car il permet de miser sur les mineurs d’Uranium et sur de l’Uranium physique. Il vaut mieux privilĂ©gier le GlobalX qui est plus gros et a des frais moins Ă©levĂ©s.


Ce qu’il faut retenir : Avec ces 3 ETFs, il n’est pas Ă©vident de miser sur le nuclĂ©aire. En effet, le premier permet avant tout de miser sur des exploitants de centrales
 Qui vont devoir investir pour en construire d’autres si besoin
 Pas terrible car nous voulons justement miser que sur les entreprises qui vont profiter de cette hausse des investissements. Sur l’Uranium, rien ne dit que les prix de l’Uranium vont augmenter. Les mineurs peuvent simplement augmenter leur production Ă  prix Ă©gal donc rien ne permet de maniĂšre Ă©vidente d’acheter cette thĂ©matique dans une optique de long terme.


📈 Investir via des Actions

C’est sans doute ici qu’il y a plus de possibilitĂ©s, car miser globalement sur ce secteur n’est pas Ă©vident, tant les catalyseurs des exploitants de centrales nuclĂ©aires, des producteurs d’Uranium ou des fournisseurs de services Ă  cette industrie sont diffĂ©rents.

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