Pour rappel, si vous avez trouvĂ© cette Ă©dition utile, nâhĂ©sitez pas Ă cliquer sur le petit cĆur đ (sous le titre), cela mâencourage Ă©normĂ©ment et me permet de savoir ce qui vous intĂ©resse đ !
Je suis ravi de vous retrouver pour ce 96e dossier du Fortress Club ! đ
Aujourdâhui, je vais parler de nuclĂ©aire, plus exactement du potentiel de cette Ă©nergie, mais aussi de son potentiel en tant quâinvestissement.
Temps de lecture : 19Â minutes.
Bonne lecture !
đ Reçois chaque semaine au moins une analyse sur une action intĂ©ressante avec la version Premium đ(lien) du Fortress Club (Ă partir de 10âŹ/mois).
đââïž Tu peux aussi me suivre sur Twitter & Linkedin.
Si quelquâun vous a transfĂ©rĂ© cette Ă©dition et que vous souhaitez vous inscrire au Fortress Club :
Sommaire
đź Le contexte
đ± La transition Ă©nergĂ©tique
âąïž Et le nuclĂ©aire ?
đ€ Comment investir ?
đ Investir via des ETFs
đ Investir via des Actions
đšââïž Mes choix pour investir
La version Podcast đ§ (1/2)
đź Le contexte
đ± La transition Ă©nergĂ©tique
Sans vous refaire la présentation complÚte, je voulais revenir sur le contexte global dans lequel nous sommes.
Il y a un rĂ©chauffement climatique en cours, dont les effets sont pour le moment peu perceptibles dans les pays occidentaux, mais dont les scientifiques sâaccordent Ă dire quâils vont devenir de plus en plus gĂȘnants selon les latitudes dans lesquelles nous vivons. Ce constat a amenĂ© la plupart des pays occidentaux, avec des degrĂ©s diffĂ©rents, Ă inclure dans leur politique des mesures favorisant cette transition Ă©nergĂ©tique, Ă savoir des mesures qui permettent de rĂ©duire nos Ă©missions de carbone. Dâun cĂŽtĂ©, il y a tout ce qui permet dâoptimiser nos Ă©missions (par exemple, une meilleure efficacitĂ© Ă©nergĂ©tique des moteurs Ă combustion). De lâautre, il y a tout ce qui permet de remplacer des sources dâĂ©missions (Ă©nergies vertes vs centrales Ă charbon par exemple).
Le thĂšme de lâefficacitĂ© Ă©nergĂ©tique est pour moi un thĂšme dâinvestissement dâavenir, auquel je consacre indirectement certaines de mes idĂ©es dâinvestissement, comme par exemple ce dossier paru en mai :
Sur les Ă©nergies vertes, je nâai jamais rĂ©ellement Ă©tĂ© emballĂ© par ce secteur car il Ă©tait pour moi trop Ă la mode, et souvent Ă des valorisations peu raisonnables.
Les Ă©nergies vertes sont le segment âclichĂ©â de la transition Ă©nergĂ©tique. Si on vous dit que vous pouvez investir dans la transition Ă©nergĂ©tique en Bourse, vous aller souvent penser Ă un fabricant ou un exploitant dâĂ©oliennes, mais pas Ă une entreprise qui permet de faire baisser la consommation Ă©lectrique des usines, ni Ă une entreprise qui produit du gaz et qui permet de remplacer des centrales Ă charbon plus Ă©mettrices, ni Ă une entreprise qui fabrique des composants pour lâindustrie nuclĂ©aire. Et pourtant, ces derniĂšres participent sans doute davantage Ă la transition Ă©nergĂ©tique que les fabricants ou les exploitants dâĂ©oliennes, tant lâamĂ©lioration des solutions existantes a bien plus dâimpact actuellement.
MalgrĂ© une hausse importante des investissements dans les Ă©nergies vertes (solaire & Ă©olien) depuis une vingtaine dâannĂ©es, leur part reste encore nĂ©gligeable dans le mix Ă©nergĂ©tique mondial :
Par ailleurs, ces solutions vertes ont un problĂšme majeur, leur intermittence⊠Cette intermittence oblige Ă utiliser des solutions souvent trĂšs Ă©mettrices (centrales Ă gaz ou au charbon) pour combler les trous. Ces trous sont tout sauf exceptionnels. Câest par exemple le cas ce jour en Allemagne (đ), avec une production solaire et Ă©olienne anecdotique qui est compensĂ©e par du charbon et du gazâŠ
Mon point ici est de dire que cette transition Ă©nergĂ©tique mĂ©rite de sâĂ©loigner des clichĂ©s. Il faut avoir une vision globale du sujet et ma vision globale est la suivante :
La transition Ă©nergĂ©tique est nĂ©cessaire mais les orientations qui ont Ă©tĂ© prises jusquâĂ maintenant nâont pas Ă©tĂ© un franc succĂšs. Beaucoup de pays ont fortement investi dans des Ă©nergies vertes intermittentes qui nĂ©cessitent de fonctionner avec des centrales Ă Charbon ou au Gaz en soutien. Ces solutions montrent leurs limites dâun point de vue Ă©missions de CO2 tant leur intermittence est importante et tant que les solutions de stockages ne sont pas au point. Par ailleurs, elles restent encore peu compĂ©titives en termes de prix et doivent ĂȘtre subventionnĂ©es. Les pouvoirs publics continuent dâinvestir massivement dans ce segment en priant pour quâon trouve des solutions Ă lâavenir sur le stockage⊠Pas terrible.
Le gaz est sur le papier une Ă©nergie de transition indispensable, alors quâelle Ă©met moins de CO2 que dâautres sources dâĂ©nergie trĂšs utilisĂ©es comme le Charbon. Cependant, il faut aussi se mĂ©fier de cet argumentaire, car par exemple en France, il y a peu de centrales Ă charbon, mais il y a des nouvelles centrales Ă gaz qui ouvrent pour combler les trous des Ă©oliennes⊠Câest bon pour les vendeurs de gaz mais quand mĂȘme pas terrible sur le fond.
Le potentiel de dĂ©veloppement de lâhydroĂ©lectricitĂ© semble limitĂ© mĂȘme si câest une source dâĂ©lectricitĂ© idĂ©ale.
âąïž Et le nuclĂ©aire ?
MĂȘme sâil est sous utilisĂ© en France actuellement en raison dâun problĂšme technique liĂ© Ă de possibles fissures qui engendrent des inspections et des rĂ©parations si besoin, le nuclĂ©aire apparaĂźt pour moi comme une Ă©nergie fiable, compĂ©titive en termes de prix, plutĂŽt sĂ©curisĂ© (car peu de rĂ©els accidents comme en France) et finalement trĂšs compatible avec la transition Ă©cologique car Ă©mettant peu de CO2.
Bien sĂ»r, il y a le problĂšme des dĂ©chets Ă gĂ©rer etc. mais ne pensez-vous pas quâil vaut mieux transmettre Ă nos gĂ©nĂ©rations futures un problĂšme quâon sait gĂ©rer (quelques tonnes de dĂ©chets trĂšs radioactifs) plutĂŽt quâun problĂšme quâon va difficilement gĂ©rer⊠Le changement climatique et ses effets potentiellement catastrophiques pour une part importante de la population mondiale ?
Et les ressources ? Actuellement, beaucoup de centrales nuclĂ©aires utilisent de lâUranium 235 pour fonctionner et cette ressource nâest pas en quantitĂ© infinie sur terre. Selon les spĂ©cialistes, les stocks exploitables seraient comparables aux niveaux de ressources en pĂ©trole. Cependant, Ă cĂŽtĂ© de lâUranium 235 qui est peu abondant, il y a beaucoup plus dâUranium 238 ou de Thorium 232 (appelĂ©s Ă©lĂ©ments fertiles) qui peuvent ĂȘtre utilisĂ©s dans dâautres formes dâĂ©nergie nuclĂ©aire, comme le rĂ©acteur expĂ©rimental Superphenix qui a fourni de lâĂ©lectricitĂ© plusieurs annĂ©es avant dâĂȘtre arrĂȘtĂ© pour des raisons politiques (lâarrivĂ©e des verts au gouvernement français en 1997⊠đââïž).
Et la dĂ©croissance ? Câest la solution bĂȘte et mĂ©chante Ă tous nos problĂšmes. Ăvidemment que si lâon dĂ©croĂźt, nous allons potentiellement Ă©mettre moins (encore faut-il que le monde entier emprunte ce cheminâŠ). Câest cependant pour moi une solution illusoire qui amĂšne bien plus de problĂšmes quâelle nâen rĂ©sout. Ce nâest pas pour rien que ses partisans parlent de âdĂ©croissance heureuseâ⊠Câest bien que cet avenir-lĂ est tout sauf âheureuxâ. (OK, câĂ©tait mon paragraphe polĂ©mique)
Et la guerre en Ukraine ? La guerre en Ukraine a remis au premier plan la gĂ©opolitique en Europe, et notamment tout ce qui touche Ă lâindĂ©pendance Ă©nergĂ©tique. Depuis le dĂ©clenchement de cette crise, beaucoup de titres âĂ©nergies vertesâ ont flambĂ©, le marchĂ© estimant quâelles pourraient connaĂźtre un surcroĂźt de demande. Cependant, il ne faut pas oublier que pour compter sur ces Ă©nergies intermittentes, il fallait jusquâĂ maintenant beaucoup de gaz et de charbon quâon importait de Russie. Ces Ă©nergies vertes ont en rĂ©alitĂ© eu pour effet dâaugmenter notre dĂ©pendance Ă la Russie, mais aussi dâaugmenter notre dĂ©pendance Ă des Ă©nergies trĂšs polluantes. Pour moi, mĂȘme si nous nâen parlons pas assez, le nuclĂ©aire est un des grands gagnants de cette crise. MĂȘme si le nuclĂ©aire français est pĂ©nalisĂ© par un problĂšme technique Ă court terme qui nâa rien Ă voir avec cette crise, câest une Ă©nergie fiable, qui permet dâĂȘtre relativement indĂ©pendant des autres (beaucoup de pays fournissent de lâuranium), et qui va permettre Ă lâEurope de traverser cette crise. Par ailleurs, le coĂ»t de la ressource, mĂȘme sâil double ou triple, reste un coĂ»t marginal par rapport Ă lâensemble des coĂ»ts (ie ce nâest pas un problĂšme).
Ce quâil faut retenir : Pour moi, lâĂ©nergie nuclĂ©aire actuelle et future est une source dâĂ©nergie indispensable pour notre avenir. Câest une source dâĂ©nergie qui vĂ©hicule de nombreux fantasmes mais qui factuellement est une partie de la solution. Nous avons suffisamment de ressources disponibles pour aller vers cette solution. Par ailleurs, au vu des montants investis dans les Ă©nergies vertes, nous avons parfaitement les moyens dâaccĂ©lĂ©rer technologiquement, mais aussi en termes de capacitĂ©s additionnelles, dans le nuclĂ©aire. Le dĂ©faut du nuclĂ©aire est quâil ne peut que sâinscrire dans le temps long. Il faut 10 Ă 15 ans pour mettre sur pied une centrale nuclĂ©aire, contre quelques mois pour une Ă©olienne. Par ailleurs, soutenir le nuclĂ©aire nâest pas un Ă©lĂ©ment porteur en politique, alors que câest paradoxalement un des Ă©lĂ©ments les plus importants pour notre avenir Ă©nergĂ©tique en Europe. Je pense nĂ©anmoins que dans le sillage de la France, dâautres pays Ă lâavenir vont reconsidĂ©rer le nuclĂ©aire pour une partie de leur approvisionnement Ă©nergĂ©tique. Je ne mâattends pas Ă une exposition de la demande, mais Ă un retour de la croissance dans ce secteur (en termes de nouvelles capacitĂ©s).
đ€ Comment investir ?
Alors quâil est difficile de miser sur cette thĂ©matique, un des rĂ©flexes des investisseurs est de miser sur lâUranium, qui est LE minerai utilisĂ© par cette industrie. Bien quâil soit raisonnable de penser que son prix pourrait sâapprĂ©cier si la demande augmente Ă lâavenir, il faut avoir en tĂȘte que cette augmentation de la demande est trĂšs graduelle, et que lâUranium reste une matiĂšre premiĂšre comme une autre. MĂȘme si câest une façon de miser sur ce secteur, ce nâest pas la seule et câest ce dont je vais dĂ©sormais parler.
đ Investir via des ETFs
Il nây a dĂ©sormais que 3 ETFs qui permettent de jouer spĂ©cifiquement cette thĂ©matique. Un qui mise sur le nuclĂ©aire dans son ensemble, et 2 autres qui misent sur les mineurs dâUranium. Il en existait plus avant mais ils ont souvent Ă©tĂ© regroupĂ©s par la suite avec des ETFs Energies renouvelables, comme par exemple le iShares Global Clean Energy.
âąïž VanEck Uranium+Nuclear Energy ETF
Identité
Mnémonique : NLR
Actifs sous gestion : 50 M$
Type de gestion : Actif
Ămetteur : VanEck
Frais de gestion : 0,60%
Devise : Dollar đșđž
PEA : Non-éligible
đ Mon commentaire : Câest un ETF qui mise sur lâensemble de la chaĂźne du nuclĂ©aire, Ă avoir, les producteurs dâUranium, les entreprises de services/construction de centrales nuclĂ©aires et les exploitants de centrales nuclĂ©aires. Il est constituĂ© Ă 72% de Utilities (exploitants de centrales). Câest donc un ETF trĂšs dĂ©fensif.
âąïž Global X Uranium ETF
Identité
Mnémonique : URA
Actifs sous gestion : 1,6 Mrds$
Type de gestion : Actif
Ămetteur : GlobalX
Frais de gestion : 0,69%
Devise : Dollar đșđž
PEA : Non-éligible
đ Mon commentaire : Câest un ETF qui rassemble tous les producteurs dâUranium et qui a une exposition Ă de lâUranium physique. Câest un ETF qui nâaffiche pas une performance exceptionnelle pour le moment (proche de 0 sur 10 ans) mais qui est Ă considĂ©rer sur du court terme, ou Ă considĂ©rer dans une optique de long terme.
âąïž Sprott Global Uranium Miners UCITS ETF - Acc
Identité
Mnémonique : URNM
Actifs sous gestion : 28 M$
Type de gestion : Actif
Ămetteur : HanETF
Frais de gestion : 0,85%
Devise : Dollar đșđž
PEA : Non-éligible
đ Mon commentaire : Cet ETF est trĂšs similaire Ă celui de GlobalX, car il permet de miser sur les mineurs dâUranium et sur de lâUranium physique. Il vaut mieux privilĂ©gier le GlobalX qui est plus gros et a des frais moins Ă©levĂ©s.
Ce quâil faut retenir : Avec ces 3 ETFs, il nâest pas Ă©vident de miser sur le nuclĂ©aire. En effet, le premier permet avant tout de miser sur des exploitants de centrales⊠Qui vont devoir investir pour en construire dâautres si besoin⊠Pas terrible car nous voulons justement miser que sur les entreprises qui vont profiter de cette hausse des investissements. Sur lâUranium, rien ne dit que les prix de lâUranium vont augmenter. Les mineurs peuvent simplement augmenter leur production Ă prix Ă©gal donc rien ne permet de maniĂšre Ă©vidente dâacheter cette thĂ©matique dans une optique de long terme.
đ Investir via des Actions
Câest sans doute ici quâil y a plus de possibilitĂ©s, car miser globalement sur ce secteur nâest pas Ă©vident, tant les catalyseurs des exploitants de centrales nuclĂ©aires, des producteurs dâUranium ou des fournisseurs de services Ă cette industrie sont diffĂ©rents.